Le Baiser

Dans cette nuit, où la date sonnait le début de l’été, sur cette place la musique s’était arrêtée.

Seul le son des travailleurs matinaux qui s’affairaient ça et là, près des halles, résonnait.

La boulangerie allait accueillir son employée la plus brave, prête à embaucher, alors que l’Aurore montrait le bout de son nez.

« Je t’accompagne ? » T’avais-je demandé, le cœur plein d’incertitude et d’excitation ; à la vue de cette conquête coquette et souriante, pleine de vie et scintillante.

A cela, tu as répondu par la positive, car nos regards s’étaient toisés d’un flow si vif, et mes lèvres avaient déjà frôlées les tiennes quelques heures plus tôt, chez la Yane, ma chère amie d’antan qui dit : « Vas-y ! Fonce Tony ! Elle est célibataire et tu lui plais… » esquissé d’un sourire sincère et aimablement content pour moi.

Car elle connaissait mes difficultés de relations sociales, et ma pauvre âme solitaire que cette nuit a mit sur une nouvelle focale.

Faut s’y faire, car trop hier mon cœur avait souffert. Ce renouveau, tu me l’a offert.

Je n’étais pas encore amoureux, quoi que les sentiments que je ressens s’y apparentent.

Nous nous retrouvâmes donc, en été, seuls, sur cette place. Je t’ai dit au revoir, et tu as fait demi-tour au bout de trois pas, pour te rapprocher au plus près de moi.

Ce baiser durera pour moi 30 secondes, mais ce fut 15 secondes que ma mémoire n’oublieras jamais : le plus beau baiser de toute ma vie.