Le pèlerin

Dans l’intention de ne pas noircir son beau tableau, le pèlerin, dont la vie ne tiens qu’à un fil, acquiesce face aux simagrées de la paysanne dont il est épris.

Sa vie, le pèlerin sait qu’elle a une fin; et sans un regard vers le passé il continue son chemin.

C’est sans compter sur la belle paysanne qui lui apporte le miel dont la vie regorge tant.

Il trace sa route; sans demander son reste. Pourtant, le succulent lui apporte force espoir et rêve, qui lui manquait.

Sans un bruit, et face aux « on dit » incessants, il reprend son chemin, libre, et avec la force qu’il a tant attendu toutes ces années à errer, perdu.

Sa maladie, lui à presque fais perdre l’amour qu’il portait à cette paysanne ; mais la force, elle, est bien plus forte. La force d’un amour, dont on dira plus tard qu’il fut inébranlable envers cette femme, pleine de volupté et de grâce.

Le pèlerin sait que le terrain en jachère de la paysanne devra être labouré. Mais il est conscient; conscient que sa route à une fin, conscient que sa belle l’a sauvé d’un passé morose et sans gloire, conscient d’être vivant. Il entend d’ailleurs souvent son cœur battre la chamade. Et c’est à ce moment-là, qu’il devine tous les tourments qui l’attendent encore.

Sans un bruit, il continuera d’entendre se doux son que lui procure son cœur; et tel le pèlerin qu’il est, il continuera sa route toujours plus fort, nourri par sa douce qui l’aime tant en retour.

Au rythme des fleurs naissantes sur leur terres, se poursuivi leur histoire au doux chant du matin. À la vue du torrent ruisselant de bonté, de pardon, et de revanche sur la vie, le pèlerin continue sa route, fier, fort.